Les types de certifications professionnelles
Trois types de certifications professionnelles composent le système français :
- Des diplômes
- Des titres à finalité professionnelle
- Des certificats de qualification professionnelle
Une certification désigne tout à la fois :
- Le parchemin qui atteste…
- … que le processus qui permet de l’acquérir
Se croisent des définitions législatives, des usages, des références scientifiques dans le champ des sciences de l’éducation, de l’ergologie ou encore de la didactique professionnelle.
Un parchemin est une certification professionnelle dès lors qu’il est inscrit dans un répertoire. Il en existe deux :
- Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP)
- Répertoire spécifique des certifications et habilitations (RS)

Une certification professionnelle atteste – pour celui qui le détient – de capacités et/ou de compétences acquises et mobilisables dans des situations de travail. Les certifications professionnelles sont délivrées par des certificateurs. Ceux-ci appartiennent à plusieurs catégories :
- L’État
- Les branches professionnelles (CPNEF)
- Les organismes para publics (Consulaires, etc.) ou privés
Voir le kit « Les certifications éligibles à l’apprentissage » : en cliquant ici
SYNTHÈSE – Le système de certifications professionnelles


RÉPERTOIRE NATIONAL DES CERTIFICATIONS PROFESSIONNELLES (RNCP)
RÉPERTOIRE SPÉCIFIQUE DES CERTIFICATIONS ET HABILITATIONS (RS)
Articles L. 6113-1 et suivants du Code du travail :
« Les certifications professionnelles enregistrées dans le répertoire national des certifications professionnelles permettent une validation des compétences et des connaissances acquises nécessaires à l’exercice d’activités professionnelles.
Elles sont définies notamment par un référentiel d’activités qui décrit les situations de travail et les activités exercées, les métiers ou emplois visés, un référentiel de compétences qui identifie les compétences et les connaissances, y compris transversales, qui en découlent et un référentiel d’évaluation qui définit les critères et les modalités d’évaluation des acquis. […]
Les certifications professionnelles sont constituées de blocs de compétences, ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées. »
Pour aller plus loin : Notes d’aide au dépôt d’une certification au RS et au RNCP : en cliquant ici
Article L. 6113-6 du Code du travail : « Sont enregistrées pour une durée maximale de cinq ans, dans un répertoire spécifique établi par France compétences, sur demande des ministères et organismes certificateurs les ayant créées et après avis conforme de la commission de France compétences en charge de la certification professionnelle, les certifications et habilitations correspondant à des compétences professionnelles complémentaires aux certifications professionnelles. Ces certifications et habilitations peuvent, le cas échéant, faire l’objet de correspondances avec des blocs de compétences de certifications professionnelles. »
Une certification inscrite au répertoire spécifique est formalisée dans des référentiels.
Le référentiel de compétences décrit un ensemble homogène de compétences spécifiques à un domaine professionnel ou ayant un caractère de transversalité, en cohérence avec l’exercice d’une ou de plusieurs activités professionnelles identifiées. Il est construit à partir des besoins en qualification du marché du travail, sur la base de données économiques et sociales avérées, si besoin complétées par des enquêtes auprès des professionnels du secteur concerné.
Le référentiel d’évaluation précise les règles et les critères d’évaluation ainsi que les conditions de délivrance de la certification.

La construction d’une certification professionnelle relève d’un processus de type « projet » dans lequel on retrouve 4 grandes étapes :
1. ANALYSE DU BESOIN EN FORMATION (ingénierie de formation)
Ensemble des démarches méthodologiques et cohérentes qui sont mises en œuvre dans la conception d’actions ou de dispositifs de formation afin d’atteindre efficacement l’objectif visé. Il s’agit de recueillir des informations sur les métiers et les emplois, l’évolution attendue des compétences. L’analyse du besoin entraînera (ou pas) la démarche d’ingénierie pédagogique (création de la certification).
- Critère 1 : adéquation des emplois occupés par rapport au métier visé
- Critère 5 : prise en compte des contraintes légales et réglementaires liées à l’exercice du métier
- Quelles sont les compétences attendues ?
- Quels sont les métiers visés ?
- Quels sont les emplois occupés, à occuper ?
- Qu’est-ce qui n’est actuellement pas pris en compte dans une certification et qui doit absolument être pris en compte ?
- Est-ce lié à une évolution et/ou émergence de nouvelles compétences ?
- Quel est le besoin du territoire ou de l’entreprise, de manière prospective (et pas seulement à l’instant T) ?
- Quel est le marché actuel (concurrence, présence de la même formation, besoins similaires couverts ou non couverts, …) ?
Cette analyse du besoin :
- Se construit avec les professionnels
- Se justifie par les professionnels, le cas échéant par le cadre normatif et réglementaire
2. PRODUCTION
Ingénierie pédagogique
Conception
Adaptation
Finalisation
Étudier, concevoir, réaliser et adapter des dispositifs d’enseignement, des formations ou des cours. Il s’agit de concevoir, d’adapter et de finaliser la certification (quelles sont les compétences qui seront validées, la méthode mise en œuvre pour les acquérir, la méthode mise en œuvre pour les attester, c’est-à-dire les différents référentiels). La présentation « administrative » à la CPC ou à la CC de FC (en cas de demande de reconnaissance de certification) est l’objectif de cette phase. Elle induit un « stop ou encore » (validé ou pas).
- Critère 3 : qualité des référentiels
- Critère 4 : procédure de contrôle des modalités d’organisation des épreuves d’évaluation
- Critère 6 : possibilité d’accès par la VAE
- Critère 7 : cohérence des blocs de compétences
- Critère 8 : cohérence des correspondances avec les certifications équivalentes
- Critère 9 : association des CPNEF dans le process d’élaboration / validation des référentiels
Si l’analyse du besoin s’avère être concluante quant à une création de nouvelle certification, l’ingénierie pédagogique doit apporter les réponses aux questions suivantes :
- Quelle est la cible ? (public visé : niveau, spécialité, … ; objectifs de la formation (métier ? Compétences complémentaires ?) ; …)
- Quelles sont les compétences nécessaires pour réaliser ces activités attendues (tâches et responsabilités) ?
- Comment peut-on regrouper ces compétences en groupes (blocs) cohérents ?
- Quelles sont les modalités envisagées et quels sont les moyens pour acquérir ces compétences ? Selon quel rythme ?
- Quelles sont les modalités envisagées pour évaluer l’acquisition de ces compétences ?
Sont fabriqués :
- Le référentiel d’activités : quelles sont les activités professionnelles (tâches et responsabilités) confiées au titulaire de la certification ?
- Le référentiel de compétences : quelles sont les compétences dont doit disposer le titulaire de la certification ? Les compétences doivent être regroupées en blocs cohérents.
- Le référentiel d’évaluation : Quels sont les process mis en œuvre pour évaluer que les compétences sont acquises ? (par le biais de la formation et par la VAE)
3. MISE EN ŒUVRE
Pour le « propriétaire » de la certification, il s’agit de déterminer qui peut mettre en œuvre les parcours conduisant à l’acquisition de cette certification.
Si les deux phases précédentes sont réalisées, de nouvelles questions :
- Quels sont les contenus de formation ? Quel rythme d’alternance ?
- Quelles sont les modalités pédagogiques à mettre en œuvre ?
- Qui met en œuvre la formation ?
- Qui réalise la certification ?
- Quelles sont les modalités d’habilitation des centres de formation et de certification ?
L’OF en charge de la formation et/ou de la certification élabore le référentiel de formation (contenu pédagogique).
4. PILOTAGE ET CONSOLIDATION
Suivi, retour d’expérience, évaluation (ajustement)
La réflexivité (obligatoire dans certains cas pour au moins 2 cohortes afin de vérifier que les emplois occupés sont réellement ceux visés initialement, avec les profils de compétences adaptés.
Critère 1 et critère 2 :
- Analyse d’au moins deux promotions de titulaires du projet de certification professionnelle
- Impact en matière d’accès et de retour à l’emploi
Tout le processus est à gérer en mode projet. La traçabilité des différentes étapes est organisée en amont.
Des retours sur les différentes étapes doivent permettre d’adapter les référentiels.
L’ensemble du dispositif est évalué, notamment par la mise en œuvre de la certification sur une période correspondant à au moins 2 promotions de titulaires (pour enregistrer la certification au RNCP), afin de vérifier sa pertinence et son impact en matière d’accès ou de retour à l’emploi.
Deux promotions doivent faire l’objet d’un suivi précis de l’insertion afin de faire la preuve que la certification répond bien au besoin initialement identifié (des dérogations sont possibles pour certaines catégories de nouvelles certifications en lien avec un besoin en lien avec de l’innovation).
LA NOTION DE BLOCS DE COMPÉTENCES APPARAÎT DANS LES TEXTES LÉGISLATIFS SANS QU’UNE DÉFINITION COMMUNE N’EXISTE…
… PAR USAGE, LA CNCP ET LE COPANEF ONT PROPOSÉ DES DÉFINITIONS QUI LAISSENT CEPENDANT DES ZONES DE FLOU
La loi n°2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a introduit une importante nouveauté dans les dispositifs de certification professionnelle en permettant l’acquisition de blocs de compétences correspondant à des parties de certifications inscrites au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Les formations à des blocs de compétences sont éligibles au compte personnel de formation. Dans le cadre de la formation professionnelle tout au long de la vie, les blocs de compétences sont acquis définitivement.
Les blocs sont définis à l’article L. 6113-1 du Code du travail, comme des ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées.
N.B : Seules les certifications enregistrées au RNCP sont concernées par cette structuration. Un bloc de compétences constitutif d’une certification du RNCP peut cependant être enregistré au RS à titre individuel sous réserve de justification.
Pour la CNCP : « Les blocs de compétences se définissent comme des ensembles homogènes et cohérents de compétences. Tout bloc de compétences ne fait aucunement référence à un bloc de formation ni à un contenu de formation. Chaque bloc doit donner lieu à une évaluation et une validation ».
Pour le COPANEF : « Les blocs de compétences se définissent comme des éléments identifiés d’une certification professionnelle s’entendant comme un ensemble homogène et cohérent de compétences. Ces compétences doivent être évaluées, validées et tracées. Sous ces conditions, elles constituent une partie identifiée de la certification professionnelle. Le bloc de compétences s’apparente à une activité ou un domaine d’activité au sein d’une certification professionnelle ».
Au-delà, chaque certificateur a une pratique différente pour construire les blocs de compétences. Il existe une grande diversité dans les ingénieries de certification et des pratiques plus ou moins abouties.
Le découpage d’une certification en blocs de compétences présente plusieurs avantages :
- L’éligibilité au Compte personnel de formation (CPF)
- Les passerelles entre formations, permettant…
- … l’individualisation des parcours